Vendredi 1er et 8 octobre 2021 à 9h30 je donnerai deux conférences dans le cadre d’un cycle consacré aux interactions art et sciences à l’UIA Pontoise :
L’artiste en critique poétique du progrès technique ?
Des œuvres de Marcel Duchamp utilisant l’aléatoire aux robots de Bill Vorn, des sculptures nanométriques de Bernard Paysan aux transfusions de sang de cheval reçues par la performeuse Marion Laval, les liens entre art et sciences n’ont jamais cessé de se renforcer tout au long du XXème siècle.
Peut-on alors considérer que les artistes sont les derniers critiques d’un progrès technique qui depuis trois siècles constitue le socle fondateur des démocraties occidentales ? En sublimant notre rapport à la technologie à travers une œuvre d’art, contribuent-ils à redonner à celle-ci la part de mystère et d’étrangeté qui lui fait défaut ?
Des puces RFID sous-cutanées d’Eduardo Kac aux œuvres très récentes de Tomas Saracéno construites à partir de gigantesques toiles d’araignées, nous proposerons dans cet exposé un cheminement dans l’histoire riche, complexe et parfois tragique du dialogue entre les artistes et les sciences de leur temps.
Du jet de dés à l’Intelligence Artificielle : la fin des artistes ?
Depuis les années 60, de nombreux artistes ont intégré des algorithmes dans leurs oeuvres, qu’on songe au compositeur Iannis Xenakis ou à l’artiste peintre Vera Molnar. Les outils mathématiques ont nourri l’inspiration d’une génération d’artistes plasticiens, compositeurs ou sculpteurs, qui les ont pleinement intégré dans leur processus créatif.
Mais depuis quelques années, ce sont désormais des outils de création basés sur l’Intelligence Artificielle qui voient le jour.
Pourtant, est-ce aussi simple ? Une Intelligence Artificielle peut-elle véritablement être créative ? Et d’abord, qu’est-ce qui définit la créativité de l’artiste ? Quel rôle joue l’acte manqué dans la création d’une œuvre ? Quel forme d’art peut produire une IA ? Cet exposé proposera quelques éléments de réponse, en convoquant notamment des philosophes s’étant interrogés sur le rapport de l’homme à la machine automatique, dont Günther Anders, Ernst Bloch et Jean Baudrillard.