L’interdisciplinarité comme moteur, des interactions Art et Sciences à la question de l’objectivité des savoirs

A l’invitation du séminaire Jeunes Chercheurs de l’Université de la Rochelle, j’interviendrai ce vendredi 22 mars 2024 autour des différentes formes d’inter- et de transdisciplinarité et de leur articulation avec les STS.

Résumé :

Les Science, Techniques et Société (STS) sont un champ des SHS apparu dans les années 60-70, très fortement interdisciplinaire, qui se propose d’interroger les modes d’interaction des “technosciences” avec la société sous un prisme social, anthropologique et historique. Bruno Latour en est un des représentants les plus médiatisés bien que les STS, on s’en doute, ne se résument pas à son influence, même considérable. Un aspect singulier de ce champ est le fait qu’il pose simultanément deux questions : comment les technosciences modifient-elle la société ? mais aussi, comment la société influence-t-elle la recherche en technosciences ? Un second aspect intéressant est que les STS constituent une plateforme d’expérimentation pour de nouvelles modalités de production et de dissémination des savoirs, notamment à travers les interactions art & science et la recherche-création. Plutôt qu’un séminaire, c’est un “moment interdisciplinaire” que je souhaite donc dédier aux STS, en en montrant notamment la richesse des articulations avec une multitude de disciplines, dont évidemment l’informatique. Je profiterai de l’organisation matin/a-m pour expliquer (matinée) comment et pourquoi, en partant de la physique théorique et de l’art contemporain, j’ai atteri dans les STS, ce qui me permettra également de raconter comment cette communauté académique s’est structurée (sur le continent et ailleurs) et avec qui (beaucoup de transfuges !). Je consacrerai ensuite l’après-midi à quelques questions que nous avons examinées avec mon équipe ces dernières années, parmi lesquelles : un exemple de recherche-création en art cyborg ; les processus de subjectivation à l’oeuvre dans la conception de logiciels de type “IArtistes”. Il s’agira d’exposés calibrés pour être accessibles à un public non-spécialiste. Un temps ample sera réservé aux interactions avec la salle.

Captation video disponible sur le site de l’Université de la Rochelle.

m.r.m.r., an installation on AI-based border surveillance at “On the edge festival”, Kantovel/Contovello (IT)

I’ll be co-exhibiting two installations during On The Edge art festival, Kantovel/Contovello (Italy), from June 24th to 25th 2023. Curated by Cantierezero, the exhibition will host Deep Organum, an interactive soundscape created in collaboration with Clemence Martel, and m.r.m.r., an interactive installation around the legacy of the iron curtain and the rise of AI-based surveillance systems along EU borders, created in collaboration with Claudio Weidmann.

Intervention au séminaire IMPEC : recherche-création et traces numériques

J’interviens ce 7 avril 2023 dans le cadre du séminaire Interactions Multimodales Par Ecrans (IMPEC) avec une proposition intitulée (Im)permanence de l’oubli : expérimenter dans la dualité tangible-virtuel de Wunderblock.

« Wunderblock est une installation hybridant chair artificielle connectée et monde virtuel, conçue en 2022 en collaboration avec l’artiste Ninon Lizé Masclef. Inspiré du texte freudien éponyme de 1929, ce dispositif permet d’expérimenter, au sens de l’expérience sensible comme de la recherche-création, la variété des statuts des traces qui peuplent nos mondes. Traces numériques, traces de doigts (pas toujours très propres), traces d’hésitation, traces d’inconscients, … toutes renvoient le long de chemins plus ou moins méandreux, à l’éphémère, à l’oubli, à la dépossession, à ce qui n’est plus là, mais aussi, en filigrane, à un espace de résistance, faisant écho au « Tout sera oublié et rien ne sera réparé » qu’écrivait en 1968 Milan Kundera dans La Plaisanterie. Prenant ce dispositif artistique comme point d’ancrage, je décrirai dans cet exposé l’articulation de ma démarche de recherche-création avec la question de la subjectivité en Science & Technology Studies. »

IMPEC est un séminaire inter-laboratoire qui accueille des chercheur.e.s de différentes disciplines : sciences du langage, sciences de l’éducation, sciences cognitives, sciences de l’information et de la communication, psychologie, sociologie. Il est porté par les Laboratoires ICAR de Lyon (Christine Develotte, Joséphine Rémon, Jean-François Grassin), ELICO de Lyon (Mabrouka El Hachani), LEST de Aix-Marseille (Caroline Vincent), LPL de Aix-Marseille (Christelle Combe), COACT de Oulu Finlande (Samira Ibnelkaïd).

S.T.U.M.P.S.: from monstrosity to embodying a billion-year-old family tree

STUMPS is a hybrid performance mixing robotic and lyrical arts. It investigates the theme of deformity and monstrosity in an era where the boundary is more and more blurred between what is considered a “natural” body and what is not.  This blurring stems from social momentum as much as from technological advances, with the latter ranging from embedded biomedical devices to plastic surgery to protheses of all kinds.

As such STUMPS diffusely questions the materialisation of our ancestors in our own body and how we would secretly wish to escape it. That is, how our family tree “lives” inside us, a family tree that is – for all of us – nearly four billion years old and carries with it its myriad of monsters, family neuroses and somatizations.

The installation is based on an electro-pneumatic device that can change the shape of the hosting body in real time through the voice of the singer. The world premiere took place last week at Teatro del Suono / Soglie 2022 event in Italy.