Le 17 octobre dernier je co-organisais en compagnie de Joffrey Becker et Lilyana V. Petrova, le colloque RE24 qui proposait une réflexion autour de la reconfiguration des épistémologies en STS. Financé par la chaire ARTSS, RE24 visait à interroger les modalités de l’interdisciplinarité à l’interface de l’environnement, des STS et des représentations, et la contribution des approches performatives art & sciences. A cette occasion, nous avons également présenté Lilyana et moi la performance PiPeR (pirate-performance), acte fondateur du collectif éponyme de pirates-chercheurs en STS.
Enseigner l’intime sans saigner @ Journées Agora CYU
Le jeudi 10 octobre prochain je proposerai dans le cadre des Journées du laboratoire Agora (Université CY Cergy Paris), une intervention autour de la place de l’intime et du sensible dans l’enseignement en cursus d’ingénieur. Je présenterai en particulier des résultats d’expériences-terrain : comment faire de l’émotion suscitée par un sujet sensible ou polémique un moteur pédagogique pour amener les étudiant.e.s à analyser leurs propres affects ? J’aborderai également la question des “trigger warnings” et de leurs limites et quelques aspects méthodologiques permettant d’accroître le sentiment de responsabilité éthique de chacun dans la classe. J’interrogerai enfin l’articulation entre subjectivité, technologie et politique dans la post-modernité, et la façon dont cette articulation prend un sens particulier dans un cours de philosophie pour ingénieurs construit autour du sensible.
La performance « pirate » en conférence comme modalité de production de savoir critique
Le 1er octobre dernier je suis intervenu avec Lilyana V. Petrova dans le cadre des Journées du Centre Internet et Société (UPR 2000 du CNRS). Nous avons proposé une intervention performée autour des nouvelles épistémologies en STS, en particulier les approches émergentes utilisant la performance “pirate” comme modalité de production et de dissémination de savoir critique.
Vaguing: artistic research in STS as giving up a (vague) territory
With Lilyana V. Petrova, we gave a performance at EASST-4S Amsterdam 2024 as part of the Artistic Research as Generous Practice session. Our proposal took the shape of a dialog between a therapist and a patient on intimate issues regarding trans-disciplinarity. This helped us explore the vulnerability associated with the sense of (not)belonging, the dynamic of boundaries between disciplines (metaphorised as moving coastlines with a clear reference here to climate change) and the related deleuzian notion of (re)territorialisation. We put strong emphasis on what makes generosity so different from tolerance, in as much as the former involves “giving up territory” (aka waiving it). In this view, generosity will “cost” us something, it cannot be free (be it financially or psychologically). Generosity thus involves much more than tolerance, namely, to welcome the Other in her radical otherness. How can we rethink technology as a way to mediate generosity far beyond mere tolerance and how can artistic research become transformative in this respect? Here we explored two crucial issues: how artistic research generates new forms of legitimacy in a context where legitimacy traditionally stems from hyper-specialisation; how it can reassess generosity as a democratic negotiation mediated by technology ?
T.V. Europe : pour introduire la ‘vagueté’ dans l’espace.
Du 3 au 5 juillet 2024 à l’amU, j’étais invité en compagnie de Lilyana V. Petrova à proposer une intervention pour les dix ans de la conférence IMPEC (interactions par écrans interposés). Avec T. V. Europe, nous avons proposé une performance “pirate” (non déclarée aux autorités 🙂 ) autour de quelques questions touchant aux modalités de la recherche en contexte néolibéral : l’espace “vague” comme point d’ancrage d’un acte de recherche créatif et résistant ; la hiérarchie des disciplines comme incarnation de la prééminence de l’objectivation des savoirs sur l’espace (vague, encore) du sensible ; enfin, une invitation (non moins vague) à repenser l’acte de publication avec les chaines Youtube et les comptes Instagram.
L’interdisciplinarité comme moteur, des interactions Art et Sciences à la question de l’objectivité des savoirs
A l’invitation du séminaire Jeunes Chercheurs de l’Université de la Rochelle, j’interviendrai ce vendredi 22 mars 2024 autour des différentes formes d’inter- et de transdisciplinarité et de leur articulation avec les STS.
Résumé :
Les Science, Techniques et Société (STS) sont un champ des SHS apparu dans les années 60-70, très fortement interdisciplinaire, qui se propose d’interroger les modes d’interaction des “technosciences” avec la société sous un prisme social, anthropologique et historique. Bruno Latour en est un des représentants les plus médiatisés bien que les STS, on s’en doute, ne se résument pas à son influence, même considérable. Un aspect singulier de ce champ est le fait qu’il pose simultanément deux questions : comment les technosciences modifient-elle la société ? mais aussi, comment la société influence-t-elle la recherche en technosciences ? Un second aspect intéressant est que les STS constituent une plateforme d’expérimentation pour de nouvelles modalités de production et de dissémination des savoirs, notamment à travers les interactions art & science et la recherche-création. Plutôt qu’un séminaire, c’est un “moment interdisciplinaire” que je souhaite donc dédier aux STS, en en montrant notamment la richesse des articulations avec une multitude de disciplines, dont évidemment l’informatique. Je profiterai de l’organisation matin/a-m pour expliquer (matinée) comment et pourquoi, en partant de la physique théorique et de l’art contemporain, j’ai atteri dans les STS, ce qui me permettra également de raconter comment cette communauté académique s’est structurée (sur le continent et ailleurs) et avec qui (beaucoup de transfuges !). Je consacrerai ensuite l’après-midi à quelques questions que nous avons examinées avec mon équipe ces dernières années, parmi lesquelles : un exemple de recherche-création en art cyborg ; les processus de subjectivation à l’oeuvre dans la conception de logiciels de type “IArtistes”. Il s’agira d’exposés calibrés pour être accessibles à un public non-spécialiste. Un temps ample sera réservé aux interactions avec la salle.
Captation video disponible sur le site de l’Université de la Rochelle.
Colloque “IA : risques ou opportunités ?” au CESE
Le 15 novembre 2023 j’interviendrai dans le cadre du colloque “Intelligence Artificielle : risques ou opportunités ?” organisé par le Comité Economique, Social et Environnemental (CESE) avec l’objectif d’aider la société civile à mieux appréhender les enjeux, risques et opportunités de l’IA.
m.r.m.r., an installation on AI-based border surveillance at “On the edge festival”, Kantovel/Contovello (IT)
I’ll be co-exhibiting two installations during On The Edge art festival, Kantovel/Contovello (Italy), from June 24th to 25th 2023. Curated by Cantierezero, the exhibition will host Deep Organum, an interactive soundscape created in collaboration with Clemence Martel, and m.r.m.r., an interactive installation around the legacy of the iron curtain and the rise of AI-based surveillance systems along EU borders, created in collaboration with Claudio Weidmann.
Exposition dans le cadre de la conférence « Drôles d’objet » 2023
Du 15 au 17 mai 2023 j’exposais notre installation hybride Wunderblock (collaboration avec Ninon Lizé Masclef) dans le cadre de la conférence « Drôles d’objet » qui a lieu cette année sur le site de la faculté de lettres et sciences humaines de l’Université de Lorraine.
Intervention au séminaire IMPEC : recherche-création et traces numériques
J’interviens ce 7 avril 2023 dans le cadre du séminaire Interactions Multimodales Par Ecrans (IMPEC) avec une proposition intitulée (Im)permanence de l’oubli : expérimenter dans la dualité tangible-virtuel de Wunderblock.
« Wunderblock est une installation hybridant chair artificielle connectée et monde virtuel, conçue en 2022 en collaboration avec l’artiste Ninon Lizé Masclef. Inspiré du texte freudien éponyme de 1929, ce dispositif permet d’expérimenter, au sens de l’expérience sensible comme de la recherche-création, la variété des statuts des traces qui peuplent nos mondes. Traces numériques, traces de doigts (pas toujours très propres), traces d’hésitation, traces d’inconscients, … toutes renvoient le long de chemins plus ou moins méandreux, à l’éphémère, à l’oubli, à la dépossession, à ce qui n’est plus là, mais aussi, en filigrane, à un espace de résistance, faisant écho au « Tout sera oublié et rien ne sera réparé » qu’écrivait en 1968 Milan Kundera dans La Plaisanterie. Prenant ce dispositif artistique comme point d’ancrage, je décrirai dans cet exposé l’articulation de ma démarche de recherche-création avec la question de la subjectivité en Science & Technology Studies. »
IMPEC est un séminaire inter-laboratoire qui accueille des chercheur.e.s de différentes disciplines : sciences du langage, sciences de l’éducation, sciences cognitives, sciences de l’information et de la communication, psychologie, sociologie. Il est porté par les Laboratoires ICAR de Lyon (Christine Develotte, Joséphine Rémon, Jean-François Grassin), ELICO de Lyon (Mabrouka El Hachani), LEST de Aix-Marseille (Caroline Vincent), LPL de Aix-Marseille (Christelle Combe), COACT de Oulu Finlande (Samira Ibnelkaïd).